[HairStory] La barrette

Accessoire capillaire revenu en force et en fleurs sur les podiums de la dernière fashion week, la barrette fêtera ses 100 ans en 2020. Une jeunette par rapport à  tous les bijoux de cheveux qui l’ont précédée et l’accompagnent désormais dans les coiffures les plus tendances.

Aussi loin que la femme s’est révélée coquette, elle a adoré parer ses cheveux. Les peignes en écaille des belles Chinoises sur les gravures anciennes, les attaches en pierres précieuses et or des Egyptiennes de l’Antiquité, les couronnes royales lourdement ornées, les diadèmes chargées de perles des Années Folles… témoignent d’une créativité qui n’a connu ni frontières temporelles ni limites terrestres.

Mais tous ces bijoux, aussi beaux soient-ils, n’étaient pas des plus pratiques au quotidien. Certes, la plupart des femmes usaient des rubans pour attacher leurs cheveux longs mais ces derniers glissaient, s’abîmaient et se détérioraient rapidement.

Aussi quand Charles Delsol dépose le brevet de la «  barrette imperdable», la barrette à  ressort mécanique que nous connaissons aujourd’hui, il crée une véritable révolution dans le monde de la coiffure et il en vendait 70 millions par an au faîte de sa gloire.

Pourtant, l’homme ne semblait pas destiné à  s’intéresser particulièrement aux problèmes capillaires. Loin de là  ! Dans son atelier de mécanique, il produisait des objets de ferronnerie d’Art et des feuillages en fer forgé avant de se consacrer à  la fabrication des fers-à -cheval pour l’armée françise pendant la Première Guerre Mondiale.

Sans doute la barbarie de cette dernière lui donna des envies de légèreté car la paix revenue, il se tourne vers les montures et apprêts pour la bijouterie. C’est dans ce cadre, unissant ces connaissances mécaniques et son intérêt pour les bijoux, qu’il crée la barrette, ce petit objet qui va faire sa fortune.

Tombé dans le domaine public en 1970, le brevet de la barrette imperdable est récupéré par les concurrents dans le monde entier. Delsol reste un des leaders en la matière, et le seul fabricant européen, mais les matières, les couleurs, les formes s’emballent.

De Chine à  Tombouctou en passant par Buenos Aires et Sydney, la barrette s’affiche sur toutes les têtes, en plastique, en cuir, en bois, etc. Mais les plus précieuses sont en acétate de cellulose, une matière naturelle issue du coton qui coûte certes plus chère mais présente l’avantage de ne pas se charger d’électricité statique et de durer dans le temps.

A l’origine conçue à  des fins pratiques, la barrette est devenue un vrai bijou qui s’adapte à  chaque occasion. Couverte de strass pour des soirées chics, en cuir pour relever joliment de longues mèches, de couleurs vives pour égayer une tenue… La seule chose à  savoir : si vous avez des cheveux épais, choisissez-là  en forme de demi-lune bien accentuée.