[Hair story] : le chignon à travers les époques
Parmi les coiffures indémodables, le chignon est roi. Haut perché ou de côté, strict ou avec un effet décoiffé, le bun se réinvente depuis toujours pour être pratique et nous donner de l’allure. Retour sur son évolution.
Une coiffure d'homme sous l'Antiquité
Le chignon fait son apparition dès l’Antiquité gréco-romaine. C’est alors une coiffure masculine que les prêtres arborent en signe de leur profession. L’ancêtre du man bun en somme ! Puis, il se banalise et devient mixte en Mésopotamie où il se porte petit et bas dans la nuque chez les deux sexes pour devenir un nouveau marqueur social : celui de la servitude. Avec l’apparition des premiers chrétiens, le chignon devient spécifiquement féminin. C’est la coiffure que les jeunes femmes de bonne vertu portent en signe de leur haut rang social. Une signification qui se consolide en Egypte romaine où le chignon est l’apanage des têtes couronnées qui l’accompagnent de boucles sur le front et la partie supérieure du crâne. Après avoir pris de l’ampleur, il finit pourtant par disparaître vers la fin du IIe siècle pour laisser place à des ornements comme des tiares, des rubans de soie ou des perles d’or.
Un come-back au XVIIIème siècle
Le chignon fait son grand retour comme s’il n’était jamais tombé dans l’oubli. Toujours tout en boucles, il dégage la nuque en faisant remonter les ondulations sur le haut du crâne. C’est une coiffure élégante qui est aussi portée par les femmes actives. Il est souvent agrémenté d’une casquette, une sorte de chapeau très léger porté sur le haut du crâne et doté d’un rebord en dentelle et d’un ruban de soie. A la fin du siècle, le chignon se voit à nouveau délaissé, cette fois-ci au profit des postiches et perruques qui permettent des coiffures démesurées qui sont à la pointe de la tendance.
Vers le chignon flou du XIXème siècle
Peu à peu le chignon serré qui fait de la résistance se dénoue. Une nouvelle tendance fait son apparition : celle des chignons longs style Louis XV dont les mèches retombent sur la nuque. Après s’être relâché, il se dévergonde entre les mains des femmes de toutes classes qui s’amusent à l’orner de nattes postiches, de boucles et autres fantaisies à l’envi.
XXème siècle : l'époque de toutes les variantes
Début 1900, le chignon haut perché descend de son piédestal et la coiffure redevient progressivement basse. Pas étonnant puisque les cheveux courts deviennent légions, le chignon se fait plus rare.
Le chignon Charleston des années folles
Vers 1930, les chevelures s’allongent et les femmes renouent avec le chignon vaporeux qu’elles ramènent d’un côté du visage. Les mèches sont quant à elles crantées pour donner une allure folle à cet incontournable de la coiffure.
Les années 40 à 50 : le règne du chignon banane
Incarné par la sex-symbole Rita Hayworth et ses victory rolls – des ondulations de pin-up – relevées par une banane, le chignon redevient culte. Plus tard, ce sont d’autres icônes comme Grace Kelly et Audrey Hepburn qui le portent en version glamour et tirée à quatre épingles. Les longueurs sont attachées en queue de cheval, torsadées et rabattues vers le haut du crâne avant d’être fixées impeccablement pour un look distingué.
Des 60's aux 70's : le chignon crêpé façon BB
Dans les années 60, Brigitte Bardot crée une nouvelle tendance. Le chignon met cap sur le volume XXL avec une base de cheveux généreusement crêpés sur le dessus de la tête et rehaussée d’un chignon haut et flou. L’allure faussement négligée de la coiffure rend la belle blonde encore plus sensuelle et toutes les femmes la copient.
Le chignon rebelle des années 80
Plus décadent que jamais, le chignon se réinvente sur cheveux frisés et gaufrés. Il se porte façon Madonna, haut perché et légèrement de côté, ne retenant qu’une partie de la chevelure pour laisser le reste des longueurs descendre le long de la nuque. Habillé d’une mèche, il ose l’asymétrie un brin provoc’.
Les macarons punk des années 90
Toujours rebelle, le chignon se multiplie en version mini sur les têtes des jeunes femmes pour donner naissance aux macarons. Ils se portent par deux, quatre ou plus selon les envies et réinventent totalement ce classique avec un look punk.
Une ode au style décoiffé depuis l'an 2000
Après une addiction aux chignons bohèmes dont on laissait s’échapper quelques mèches pour plus de naturel, c’est le bun franchement décoiffé qui fait autorité. Ses homologues distingués sont réservés aux grandes occasions comme les mariages et la version perchée devient populaire. Elle se décline en variantes saisonnières comme le chignon façon octobus bun ou dédoublé en space buns pour créer un parfait look de festival.
A jamais enroulé, pour toujours réinventé : le chignon n’a pas fini d’en faire voir de toutes les coiffures à nos mèches !